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+ se présente comme une exposition solo virtuelle. Utilisant les capacités singulières de l’environnement 3D, je questionne les limites du monde physique en cherchant les points d’ancrage afin d’établir un dialogue entre l’interface graphique et sa pratique artistique. Les galeries en images de synthèse de + se déploient dans une cinétique géométrique cruciforme et proposent une expérience immersive différente de celle proposée par les institutions. La galerie, constituée de quatre micro-espaces de monstration, tourne sur elle-même dans un mouvement incessant. Les fenêtres qui apparaissent dans le montage vidéo sont un clin d’œil aux plateformes de visioconférence qui ont caractérisées la vie sociale de beaucoup d’entre-nous ces derniers mois.

+, en s’affranchissant des règles de la physique (comme la gravité ou les forces centrifuges, par exemple), se révèle être une œuvre de l’indépendance. Aussi, j’ai cherché à m’émanciper des règles académiques et institutionnelles en exploitant au mieux un espace que j’ai moi-même créé et qui répond à ses propres lois et à sa propre logique. Les contraintes diverses que j’ai rencontrées durant la conception de ce projet n’ont en fait été que des leviers de liberté, m’obligeant sans cesse à me renouveler en cherchant des réponses à des questions que personne d’autres que moi ne posait.

+ a été l’occasion pour moi de m’effacer complètement dans le processus artistique. En effet, le rendu final et le dialogue entre l’œuvre et le public ont été mes seules préoccupations, sans que jamais n’intervienne une dimension autobiographique. Je me suis uniquement vu comme un passeur permettant cet échange entre des formes aux références apparemment évidentes et des images inattendues. Cette symbiose pourra alors susciter indifféremment la perplexité, le désir, l’ennui, le rire… ce ne sera plus de mon ressort, l’œuvre devenant un nouvel objet immatériel, une nouvelle référence d’images que chacun fera dialoguer avec ses propres certitudes.

+ a été exposée au centreAXENÉO7 entre les deux vagues de la pandémie, du 23 septembre au 31 octobre. Une structure rappelant la géométrie des salles virtuelles de l’animation a été construite par le centre selon une maquette que je leur ai envoyée, renforçant un peu plus l’immersion du public dans l’animation. Ainsi, une mise en abyme constante déstabilise quiconque se confronte à +, suscitant le doute : si tant est qu’il en existe une, où se situe la frontière entre l’œuvre et la réalité, entre le monde physique et l’image?

 

AXENÉO7 ; entre création et collaboration

Category 3d, Animation, Art
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